Enfin ! Enfin un mastodonte de space opera dont on ne veut rien retirer ! Mieux, on serait même prêt à jouer les prolongations en ce qui le concerne. Depuis Spin de Robert Charles Wilson, je n'avais pas éprouvé autant de jubilation, oui, de jubilation, à lire un roman de sience-fiction. Si La Guerre tranquille de Paul J. McAuley ne manquait pas de qualités ni d'intérêt, Janus joue quant à lui dans une catégorie supérieure. Là, n'ayons pas peur des mots on a affaire à un véritable chef-d'oeuvre.
J'aurais très bien pu passer à côté du livre. A deux reprises, j'ai tenté de lire l'Espace de la révélation d'Alastair Reynolds. Sans succès. Je m'en suis d'ailleurs expliqué ici. Puis, après avoir raccroché du costume, alors très éloigné de la blogosphère pour m'adonner à d'autres aventures qui n'ont pas fini de titiller mes neurones au point de hisser la patience au rang de seconde nature, j'ai aussi lu et apprécié la Pluie du siècle, le considérant comme un bon divertissement, mais sans plus. Un pavé idéal à lire pendant les vacances dans la chaise longue du jardin de la tante Prunille ou à la piscine tout en préservant une distance respectable des éclaboussures intempestives émanant des aficionados de la Bombe.
Avec Janus, Alastair Reynolds fait voler en éclat toutes les étiquettes. Peu importe qu'il s'agisse de SF, de Hard SF, de Speculative Fiction ou Toutcequevousvoudrez Fiction. Seule l'histoire importe ici. Et le lecteur que je suis s'est pris dans les mailles de celle-ci avec une délectation rare.
Des pousseurs de glace. C'est ainsi que s'appellent entre eux les membres de l'équipage du Rockhopper. Leur rôle consiste à exploiter la glace des comètes du système solaire. Pourtant, en 2057, alors qu'ils sont en pleine mission, leurs prérogatives se voient tout à coup chamboulées en raison d'un événement pour le moins singulier : Janus, l'un des satellites de Saturne a quitté l'orbite de sa planète et tout porte à croire qu'il s'apprête à quitter le système solaire de manière... intentionnelle. Janus ne serait en fait rien d'autre qu'un artefact extra-terrestre. A charge pour l'équipage du Rockhopper de se lancer à sa poursuite et de l'étudier autant que faire se peut avant de revenir sur Terre. Mais rien, rien ne se passe comme prévu...
Là où il y aurait pu n'y avoir que quelques lignes pour figurer le trajet vaisseau / Janus, répondant ainsi à l'avidité du lecteur d'en savoir plus, de s'attaquer tout de suite à la découverte de la nature du satellite de Saturne, Alastair Reynolds prend le temps de camper ses personnages, de creuser dans la matière première d'une aventure prenant ses racines dans la découverte, dans l'inconnu. A nous de faire corps avec cet équipage, de l'accompagner dans ses difficultés, ses doutes et ses drames. A nous de prendre parti, de nous indigner ou de fantasmer sur les révélations qui ne manqueront pas d'éclater au grand jour ou... dans le noir et le silence insondables de l'espace.
Voilà pour la première partie. Pour la suite, ne comptez pas sur moi pour vous la dévoiler. Sachez juste qu'elle va au-delà de toutes les attentes, même les plus folles. Pour cela, Alastair Reynolds combine de façon magistrale l'aspect scientifique, la psychologie des personnages et l'histoire sans jamais abandonner son lecteur en cours de route ni le noyer sous le feu de détails trop techniques et obscurs. Ici, le superflu n'a pas sa place. Rythmé, ponctué de temps forts, d'une imagination ô combien débordante et réjouissante, Janus est Le livre de science-fiction qu'il faut lire et faire lire cette année. A l'instar des plus marquantes des œuvres de Robert Charles Wilson que je citais au début de cette chronique, il fait la part belle à une délicate humanité, toujours en quête de sens.
J'aurais très bien pu passer à côté du livre. A deux reprises, j'ai tenté de lire l'Espace de la révélation d'Alastair Reynolds. Sans succès. Je m'en suis d'ailleurs expliqué ici. Puis, après avoir raccroché du costume, alors très éloigné de la blogosphère pour m'adonner à d'autres aventures qui n'ont pas fini de titiller mes neurones au point de hisser la patience au rang de seconde nature, j'ai aussi lu et apprécié la Pluie du siècle, le considérant comme un bon divertissement, mais sans plus. Un pavé idéal à lire pendant les vacances dans la chaise longue du jardin de la tante Prunille ou à la piscine tout en préservant une distance respectable des éclaboussures intempestives émanant des aficionados de la Bombe.
Avec Janus, Alastair Reynolds fait voler en éclat toutes les étiquettes. Peu importe qu'il s'agisse de SF, de Hard SF, de Speculative Fiction ou Toutcequevousvoudrez Fiction. Seule l'histoire importe ici. Et le lecteur que je suis s'est pris dans les mailles de celle-ci avec une délectation rare.
Des pousseurs de glace. C'est ainsi que s'appellent entre eux les membres de l'équipage du Rockhopper. Leur rôle consiste à exploiter la glace des comètes du système solaire. Pourtant, en 2057, alors qu'ils sont en pleine mission, leurs prérogatives se voient tout à coup chamboulées en raison d'un événement pour le moins singulier : Janus, l'un des satellites de Saturne a quitté l'orbite de sa planète et tout porte à croire qu'il s'apprête à quitter le système solaire de manière... intentionnelle. Janus ne serait en fait rien d'autre qu'un artefact extra-terrestre. A charge pour l'équipage du Rockhopper de se lancer à sa poursuite et de l'étudier autant que faire se peut avant de revenir sur Terre. Mais rien, rien ne se passe comme prévu...
Là où il y aurait pu n'y avoir que quelques lignes pour figurer le trajet vaisseau / Janus, répondant ainsi à l'avidité du lecteur d'en savoir plus, de s'attaquer tout de suite à la découverte de la nature du satellite de Saturne, Alastair Reynolds prend le temps de camper ses personnages, de creuser dans la matière première d'une aventure prenant ses racines dans la découverte, dans l'inconnu. A nous de faire corps avec cet équipage, de l'accompagner dans ses difficultés, ses doutes et ses drames. A nous de prendre parti, de nous indigner ou de fantasmer sur les révélations qui ne manqueront pas d'éclater au grand jour ou... dans le noir et le silence insondables de l'espace.
Voilà pour la première partie. Pour la suite, ne comptez pas sur moi pour vous la dévoiler. Sachez juste qu'elle va au-delà de toutes les attentes, même les plus folles. Pour cela, Alastair Reynolds combine de façon magistrale l'aspect scientifique, la psychologie des personnages et l'histoire sans jamais abandonner son lecteur en cours de route ni le noyer sous le feu de détails trop techniques et obscurs. Ici, le superflu n'a pas sa place. Rythmé, ponctué de temps forts, d'une imagination ô combien débordante et réjouissante, Janus est Le livre de science-fiction qu'il faut lire et faire lire cette année. A l'instar des plus marquantes des œuvres de Robert Charles Wilson que je citais au début de cette chronique, il fait la part belle à une délicate humanité, toujours en quête de sens.
9 commentaires:
Spin, tu as dit le mot magique :)
Si l'histoire n'a bien sûr rien à voir, en tout cas le plaisir a été le même ! Je cite Spin comme une référence mais je n'ai toujours pas lu la suite. J'attends que le cycle se termine.
Voilà qui donne bien envie ! je me le note :)
C'est tellement brillamment vendu que j'achète ,o)
@Val et El JC : Mission accomplie et je pense que vous ne le regretterez pas. Le souvenir que j'en garde est encore très intense aujourd'hui !
Ouch, celui-là fait drôlement envie.
Je ne sais pas encore quand j'aurai l'occasion de taper dedans mais il est dans mes lectures suivantes prioritaires.
ton article fait plus qu'envie...
(Mais je n'ai pas encore lu spin également...)
Bonjour,
J'avoue avoir été un peu déçu par certains aspects du livre. La partie "pousseurs de glace" est intéressante mais la suite traine un peu en longueur et la fin est un peu légère... Ca reste un très bon souvenir de lecture quand même...
Bonjour,
J'ai lu ce livre comme du petit lait et c'est une passionnante odyssée de l'espace comme je les aime. J'ai lu ici et là des critiques sur l'aspect psychologique et le style un peu pataud de l'auteur. Je ne suis pas d'accord du tout. Je suis étonné qu'il n'ait pas encore été adapté sur le grand écran....
Bonjour Jean-Luc,
Il y a effectivement beaucoup de choses très positives dans ce livre. En règle général, je déplore effectivement un manque de psyvhologie, ou un manque d'épaisseur des personnages dans les livres de Hard SF qui privilégient le propos à "l'humain" (il est dommage de dissocier l'un de l'autre) mais là, la question ne se pose pas... Quant à son adaptation en grand écran, je ne demanderais pas mieux (avec certaines craintes quand même selon le choix des scénaristes - il serait dommage de ne faire de ce livre Qu'UN film d'action...
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