11/08/2008

Le Serrurier volant / Tonino Benacquista et Tardi

Marc est un homme ordinaire. Il se considère comme tel, le vit sans aucune sorte de complexe. Dans la mesure où il assouvit ses moindres besoins, tout va bien.

Cette quiétude se voit portant chamboulée quand, en se laissant porter par les événements, le voici devenu convoyeur de fonds. Le braquage qui devait arriver arrive et le laisse avec un corps en compote qu'il reconstruit tant bien que mal.

Une fois rétabli, Marc devient serrurier. Ainsi, il est son propre maître, ne rend de compte à personne, entre en rupture avec le rythme imposé par la société et, comme il y aspire, se coupe du monde. Jusqu'à...

Avec le Serrurier volant, on retrouve beaucoup plus que la griffe rafraîchissante, limpide et agréable de Tonino Benacquista. On y voit aussi celle de Tardi que je n'affectionne pourtant pas particulièrement dans ses bandes dessinées. Mais force est de reconnaître que pour cet ouvrage, le mariage du texte et de l'image est parfaitement réussi. Les illustrations n'altèrent en rien le travail imaginatif qui accompagne la lecture. Au contraire, elles le transcendent. Que ce soit les personnages, les lieux, les décors, la nuit (si bien rendue, si suggestive, si révélatrice de la solitude de Marc), l'association se fait si naturellement qu'on aurait du mal à imaginer le texte et l'image dissociés l'un de l'autre.

Une fois la lecture achevée, on aspire même à renouer avec une telle expérience. Ce qui tombe d'ailleurs très bien puisque les éditions estuaire ont façonné d'autres carnets littéraires (d'où le nom de la collection) auprès de différents artistes, auteurs, illustrateurs et photographes. Rien de tel, donc, pour partir à la découverte de plumes jusqu'alors inconnues, ou de les appréhender dans un tout autre contexte.

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