03/09/2011

La Volonté du dragon / Lionel Davoust

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Alors bien sûr tout le monde connaît (ou presque) les éditions Critic pour le succès qu'ils ont rencontré avec Le Projet Bleiberg de David S. Khara mais avant cela, cette jeune maison d'édition qui monte , qui monte et qui ne risque pas de descendre si l'on en juge les parutions à venir, cette jeune maison d'édition disais-je avait déjà fait ses armes (et quelles armes !) avec d'autres titres , parmi lequel cette Volonté du Dragon de Lionel Davoust. Vous m'excuserez, je suis sûr, la longueur de cette introduction dans laquelle, comme à mon habitude, j'ai voulu dire beaucoup de choses en une seule phrase.

Sauf que suite à ma lecture du Projet Bleiberg et des différentes interviews que j'ai lu des éditeurs en question, je n'avais pas encore franchi le cap de lire un autre de leur titre. Et j'ai beau chercher, je ne saurais vous dire pourquoi. J'avais bien sûr déjà vu le nom de Lionel Davoust circuler de ci de là, que ce soit pour ses traductions ou même pour ses nouvelles, je ne l'avais encore jamais lu avant de succomber au charme de Au-delà des murs, texte figurant dans l'anthologie Victimes et bourreaux paru aux éditions Mnémos à l'occasion du festival des Imaginales. C'est un texte relativement court mais dans lequel l'auteur esquisse de manière habile et concrète l'univers où évoluent ses personnages. Mais c'est surtout le style qui m'a frappé dans cette histoire. Lionel Davoust y fait preuve d'une puissance d'évocation incroyable, l'écriture est ciselée à un point tel que l'on ne demande rien de mieux que de retomber très vite sous la plume ayant suscité un tel engouement.

Ceci, c'était donc pour expliquer le cheminement qui m'a conduit à La Volonté du Dragon. Et le constat réalisé après Au-delà des murs est le même en ce qui concerne ce court roman. Dès les premières lignes, les premières pages, le style est là, efficace, percutant, musical aussi. Une nouvelle fois, Lionel Davoust se dispense de descriptions à rallonge pour nous emmener dans son monde, un monde qui trouve justement tout son écho dans l'économie et la précision de celles-ci, dans les images claires et saisissantes, les sons et les odeurs qu'elles génèrent immanquablement. Vous voulez être les héros du livre ? Vous l'êtes ! Car ils sont plusieurs à se partager la vedette... Tous les personnages du roman, sont en effet eux aussi extrêmement bien dépeints et chacun subit, d'une manière ou d'une autre, le tumulte de cette histoire ainsi que ses enjeux.


« Elle l'avait reçu dans ses jardins privés à Asreth – la ville tentaculaire dont les tours d'argent se reflétaient dans le lac de Mara, où vibrait jour et nuit le ronronnement de milliers de réacteurs draniques, crépitante d'énergie, de savoir et d'activité, la mégapole qui avait donné son nom à un empire entier – le plus grand que le monde ait jamais connu. D'eolus Vasteth, l'un des treize généralissimes commandant les invincibles Légions impériales, avait franchi les immenses salles nues de son palais cristallin aux murs ornés de mystérieuses arabesques d'or et d'acier, et, sur les sols métalliques incrustés de verre, figurant des cartes du ciel et du monde, ses pas avaient libéré des claquements secs dépourvus d'échos semblables à de brèves voyelles inarticulées.

Puis au terme d'un long couloir doré où régnait une lumière diffuse, il avait ouvert une lourde double porte de fer d'apparence curieusement antique et jamais restaurée, probablement plus ancienne que tout le complexe, pour déboucher sous un enchevêtrement dense de frondaisons mêlant palmes grasses et pleurs de saules, parmi les cris perçants d'oiseaux invisibles et le murmure de fontaines. »


En règle générale, à quelques exceptions près, je fais un résumé des histoires qui sont passées à travers mon bandeau. Et bien celle-ci fera partie des exceptions quand bien même c'est la deuxième fois pour cet éditeur. Là, j'ai essentiellement voulu m'attarder sur l'impact qu'avait eu ce livre sur moi, plus sur la forme que sur le fond qui, pourtant, ne manque pas d'intérêt non plus. Mais soyez tout de même assuré(e)s que le plaisir sera sans doute encore plus grand si vous plongez dans l'inconnu, si vous vous fondez dans cette histoire qui résonne effectivement de bien des manières avec notre monde à nous, et pas forcément pour le meilleur. Croyez-moi, le jeu en vaut la chandelle...

Et pour avoir ici rédigé la chronique dans laquelle figure le plus de liens depuis la création de ce blog, j'en rajoute deux où vous pourrez trouver d'autres avis sur La Volonté du dragon : Traqueur stellaire, Dragon galactique.

La Volonté du dragon, Lionel Davoust, éditions Critic, 171 p.
CITRIQ

3 commentaires:

Guillmot a dit…

Voilà une bien sympathique chronique autour de ce bouquin !

Lhisbei a dit…

Le jeu en vaut la chandelle oh oui !

BiblioMan(u) a dit…

@Guillaume44: Merci ;O)

@Lhisbei: Oui vraiment et je ne bouderai pas mon plaisir si Lionel Davoust écrit un autre livre dans le même univers. En revanche j'ai vu qu'il sortait un nouveau bouquin "Leviathan : la chute" chez un éditeur que je ne connaissais pas (Don Quichotte). Un thriller apparemment (sortie le 22 septembre)... j'irai voir ça aussi :O)