04/02/2009

Acacia. Tome 1, La Guerre du Mein / David Anthony Durham

Le royaume d'Acacia, gouverné par la famille Akaran depuis plusieurs générations, vit de sombres jours. Une attaque de grande envergure visant à le renverser est sur le point de se produire, sans que quiconque ne s'en aperçoive. Les Mein ont tout fait pour que rien ne filtre jusqu'au roi Leodan. L'heure de mettre fin au joug de la lignée Akaran a enfin sonné. Car le royaume d'Acacia, aussi florissant qu'il puisse paraître, ne tire pas sa gloire et son rayonnement dans sa capacité à fédérer les peuples ni de ses valeurs. Depuis des siècles il permet en effet le trafic d'enfants en contrepartie d'une drogue dont les Acacians sont devenus dépendants. Cette pratique, le roi Leodan était prêt à l'éradiquer mais les forces en jeu sont bien trop complexes pour y parvenir facilement. Et le temps a fini par jouer contre lui. L'assassinat dont il est victime ne lui permettra pas d'arriver à ses fins. Néanmoins, dans l'éventualité d'un tel scénario, Leodan avait prévu de séparer ses enfants pour leur assurer la survie et favoriser leur retour pour, qui sait, rétablir un ordre nouveau, plus humain.

C'est vrai que cet ouvrage avait tout pour plaire : un effet « buzz » pas mal ficelé, des critiques élogieuses qui appuyaient sur le fait que non, nous n'étions pas dans une histoire aux clichés retentissants, que l'écriture était agréable... De quoi redonner envie de lire de la fantasy à celui qui aurait subi des déceptions à répétition quand il s'agissait de renouer avec le genre.

Mais...non.

L'histoire est assez prenante dès le début, c'est vrai, on se plaît à ne pas retrouver cette lutte archi-manichéenne dont on connaît à l'avance les tenants et les aboutissants avant d'avoir tout lu. Les enfants du roi Leodan sont attachants dans ce qu'ils offrent de diversité et de profondeur. Mais j'avoue avoir été désarçonné par la longueur de l'ouvrage, et, surtout, par le nombre de points de vues narratifs adoptés qui s'imposent par la force des choses: les enfants exposés tour à tour, Hanish Mein, l'intendant du roi, sans parler de tous les autres protagonistes qui s'inscrivent dans cette histoire. Pas de quoi en perdre son latin pour autant, mais ce processus pourra en gêner certains.

Et puis, tout simplement, je crois ne plus être sensible à l'univers médiéval, aux batailles, à l'aspect stratégico-politique qui touchent à ce genre d'ouvrages.
En revanche, pour ceux qui apprécient vraiment la Fantasy, je ne doute pas qu'ils trouveront en Acacia, un livre prenant et bien fait. Ce fut par exemple le cas de Sandrine Brugot-Maillard et de Bruno Para.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon, décidément, nous n'avons pas les mêmes goûts ! J'ai trouvé au contraire que la diversité des points de vue dynamisait le texte et que quelques revirements de personnalités étaient les bienvenus pour un genre aussi convenu.

BiblioMan(u) a dit…

Je trouvais qu'on en partageait certains ;O) En tout cas, je me suis retrouvé dans pas mal de livres que tu as chroniqué. Et j'ai commencé le dernier Colin suite à ta critique et j'ai tout de suite été happé. En ce qui concerne Acacia, je reconnais son côté original pour le genre mais...la sauce n'a pas pris. J'avais du mal à me refocaliser sur les personnages à chaque changement.

Anonyme a dit…

c'est vrai que le grand nombre de personnages peut-être pénalisant pour la lecture d'un livre. Je pense quand même qu'Acacia pourrait me plaire. Je vais attendre la sortie poche. Ma pile a déjà une bonne couche de livres fantasy. J'ai de quoi attendre.

BiblioMan(u) a dit…

Je ne sais plus par où attaquer la mienne :O)