14/04/2008

Le Vieil homme et la guerre / John Scalzi


Effectivement, à la lecture du Vieil homme et la guerre, on ne peut que penser à Etoiles gardes à vous ! (Starship troopers) de Robert A. Heinlein et à la guerre éternelle de Joe Haldeman. Cela tient essentiellement à son appartenance à une veine spécifique du space opéra que l'on qualifie, à tort ou à raison, de militariste.

Le canevas en est le suivant : les humains sont lancés dans une guerre universelle contre une ou plusieurs civilisations extra-terrestres. Enjeux économiques, planétaires, méconnaissance de l'autre (donc crainte), les raisons ne manquent pas pour envoyer des unités de combat se faire charcuter menu, selon les us et coutumes d'aliens contrariés. Cette trame est justement l'occasion de suivre le parcours d'un héros et de son groupe, de son enrôlement à la situation de combat, en passant par l'entraînement. Après, libre à l'auteur d'exprimer ses points de vue...

Alors ? Militariste ou pas militariste, le Vieil homme et la guerre ? Aborder ainsi l'ouvrage de John Scalzi est certes un peu réducteur mais c'est typiquement le genre de question que l'on se pose avec ce genre de bouquin, sans parler de ce que cela implique.

A ce propos, et quels que soient les sons de cloche que j'ai pu rassembler où l'on s'amuse à trouver du deuxième, voire du troisième degré là où il n'y en a aucun (mais ça rassure, c'est vrai...), le Etoiles, garde à vous ! de Heinlein est un must en matière de militarisme et de patriotisme dangereux. C'est dégoulinant, non pas de bave arachnide, mais de propos fallacieux pas très jolis jolis, pour rester poli.

En ce qui concerne le Vieil Homme et la guerre, car c'est de lui qu'il s'agit après tout, on ne se situe pas sur le même plan. L'ensemble est d'ailleurs assez rondement mené.

A soixante quinze ans, John Perry rejoint les Forces de Défense Coloniale (hum...) et quitte la Terre à jamais. Il n'a que deux certitudes sur ce qui l'attend : la guerre et le rajeunissement. Sur le déroulement de l'un et de l'autre, il ne sait absolument rien.

En plus du ton, de la voix du personnage, héros presque malgré lui et en proie au doute, Scalzi distille des trouvailles savoureuses qui donnent un intérêt certain à l'action et au récit. Qu'il s'agisse du processus de rajeunissement en lui-même, des brigades fantômes ou du bestiaire extra-terrestre, le lecteur y trouve son compte.

Tout juste peut-on regretter un certain flou autour des relations humains/aliens. Le contexte des guerres exposées et l'implication des forces en action et des institutions manquent de contours structurants. Mais j'ai cru comprendre que tout ceci allait s'étoffer au cours du deuxième ouvrage (il y en a trois en tout) : les Brigades fantômes. Rendez-vous est pris !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Si ce livre ressemble au Starship Trooper de Heinlein, je prends tout de suite !
Merci du tuyau.

Val a dit…

Je suis assez d'accord avec toi sur certains flous côté historique de l'Union Coloniale et également sur les rapports avec certains extraterrestres. Sinon, c'est un space opera efficace et très agréable à lire.