03/04/2008

Le Jeu de Cuse / Wolfgang Jeschke


Nous sommes en 2052. L'Europe peine à se relever d'une guerre nucléaire qui l'a en partie ravagée. Les problèmes écologiques ont gagné en puissance. Selon les zones, les hommes survivent tant bien que mal dans des immeubles quasiment abandonnés, soumis à l'assaut de bandes barbares à qui il ne reste que la violence pour s'exprimer.

Mais le cataclysme n'est pas total et la reconstruction s'amorce. C'est dans ce contexte périlleux que Domenica Ligrina termine ses études de botanique. Très vite, elle reçoit une réponse favorable au poste un peu obscur auquel elle avait postulé quelques mois plus tôt. Elle rejoint alors le projet "Renaissance de la Création" mis au point par le Vatican. Son but: sauver le monde traversant le temps, rien que ça.

Pour ceux qui apprécient les histoires d'exploration temporelle, cette histoire est des plus attrayantes. Le livre lui-même l'est malheureusement moins.

Je dis malheureusement parce que ça commençait plutôt bien, même très bien. La description que fait Wolfgang Jeschke de l'Europe dévastée est on ne peut plus réussie. Le décor et les personnages y sont bien campés et l'on se plaît à imaginer la suite, quand le voyage dans le temps va peu à peu s'annoncer, puis se concrétiser.

C'est là que le bât blesse. La transition n'est à mon sens pas bien amenée. A partir du moment où Domenica rejoint les rangs des scientifiques du Vatican avec quelques uns de ses collègues étudiants, on se perd dans des longueurs inutiles et l'on voit trop vite et trop bien les paradoxes qu'impliquent ce genre de récits. Ici, les ficelles sont trop grosses. J'en veux pour exemple sa première rencontre avec Frans. Celui-ci l'aborde avec une familiarité troublante, comme s'il la connaissait déjà. Eh bien oui, c'est le cas et l'on devine vite pourquoi. Ensuite, il y a cette histoire de femme qui la reconnaît lorsqu'elle était petite dans une galerie de peinture, ou de cette femme sur le bûcher. Non, nous ne sommes pas dans la galerie des surprises, bien au contraire.

Car, je vous fiche mon billet, là, maintenant, que si l'on vous annonçait que demain, oui, demain, ou la semaine prochaine si vous préférez (le temps de vous faire à l'idée...), vous alliez voyager dans le temps, vous seriez pour le moins surpris ! Domenica, elle, ne l'est pas, ou si peu. Elle ne s'attache qu'à la manière dont le transfert temporel s'éxécute. Et là encore, ce n'est pas très bien amené ni vraiment convaincant. Pour le dire simplement, c'est plutôt compliqué. Le soliton, moi, je n'ai compris qu'en surface.

Dès lors, j'ai quand même assisté au premier voyage qui ne survient qu'à la moitié du bouquin, à peu près.Ensuite, je me suis lassé, de la longueur du récit, sans surprise, donc.

Dommage, car j'aurais aimé me délecter d'une telle histoire, d'autant plus que j'apprécie particulièrement la qualité des livres et des choix de la maison dédition l'Atalante, découvreuse et partageuse d'auteurs de qualité, français ou étrangers.

Tout compte fait, dans le même genre (l'héroïne est aussi une botaniste), je vous recommanderais plutôt le Jardin d'Iden de Kage Baker. Un livre...surprenant !

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