18/01/2008

Les aventures de Boro. Tome 7, La Fête à Boro


"Je m'appelle Blèmia pour les dames. Boro pour la signature. Et Borowicz pour le nom." Les présentations sont faites. Ceux qui ont suivi les aventures de Boro depuis le début reconnaîtront là une phrase récurrente du reporter photographe boiteux - Il y eut un froissement, une zébrure dans l'air -, qui manie sa canne avec une virtuosité redoutable.
Cela fait vingt ans qu'est paru le premier tome où Boro a fait son entrée dans l'Histoire, et ce dernier opus a des airs d'anniversaire même s'il ne s'est écoulé que douze ans pour le grand échalas. La Fête à boro, comme une boucle pas encore bouclée, commence à peu de choses près comme la Dame de Berlin. On y évoque le dernier souffle de Charles "Buddy" Bolden, musicien de jazz américain, le 4 novembre 1931, mais cette fois-ci, au lieu de pénétrer dans le Select, Boro pousse les portes d'un bordel chic à Montparnasse. Les temps ne sont plus les mêmes. La guerre est passée par là.
Conformément aux prédictions d'un groupe de gitanes, le hongrois reporter est devenu "l'oeil qui surveille le monde". Tu iras regarder les hommes jusqu'au fond de leur nuit. Méfie-toi de ne pas mourir d'une balle en plein front. En vieillissant tu choisiras tes chemins. Ils te feront sillonner le monde et tu approcheras les grands de ton époque. Mais défie-toi de vouloir gouverner : tu iras à ta perte.
Elles ne se sont pas trompées. Aujourd'hui, Boro est bien implanté dans la résistance, en est devenu un élément indispensable. Aux côtés de ses amis de toujours, Pépé l'asticot, Scipion, Germaine Fiffre (qui n'a de cesse de houspiller tendrement son Borovice), de bandits de grande route et autres marlous, il tente de sauver des juifs des griffes des nazis et de faciliter le débarquement en Normandie. Sur sa route, il est aussi confronté au docteur Petiot et, contrairement à ce que j'ai pu lire ici ou là, il ne mène pas d'enquête pour déjouer les méfaits du tueur en série. L'ouvrage ne s'articule tout simplement pas autour de cet enjeu.
C'est toujours un plaisir de retrouver Boro et ses acolytes même si j'ai tout de même été déçu par le cinquième et le sixième tomes, trop brouillons à mon sens, ce qui n'est pas le cas des précédents. Cela tient peut-être à la succession rapide
des chapitres et aux changements de perspectives constants, et, parfois, à des longueurs certaines.
Jusqu'à la moitié de la
Fête à Boro, j'ai eu cette même impression où le reporter semble bizarrement moins présent...
Puis, le plaisir est revenu, intact. La verve, la gouaille, l'action, l'humour forment un cocktail détonnant. Franck et Vautrin continuent donc leur feuilleton savoureux, et c'est tant mieux. J'ai hâte de retrouver aussi certains personnages qui ont été mis temporairement de côté. Alors patience...
P.S: Bonne lecture des premiers tomes à ceux qui n'ont pas eu le plaisir de faire la connaissance de Boro. Ils ne le regretteront pas. Mon préféré de la série :
Les Noces de Guernica, qui situe son action en pleine guerre d'Espagne. Une grande leçon d'histoire.
Les titres des aventures de Boro, reporter photographe :
1. La Dame de Berlin
2. Le Temps des cerises
3. Les Noces de Guernica
4. Mademoiselle Chat
5. Boro s'en va-t-en guerre
6. Cher Boro
7. La Fête à Boro

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Comment ça "brouillons" les 5eme et 6eme tomes ?? mais QUI es-tu pour dire ça, mhm ? tu as écrit un livre ? tu as été édité ? tu es un professionel sans doute ??? les critiques, c'est comme les eunuques : ils savent mais ils ne peuvent pas !

...



je plaisante bien sûr ! ^_^
je te souhaite de ne pas subir ce genre de commentaires qu'on voit (trop) sur les forums et autres blogs, tu as bien le droit de dire ce que tu penses d'un bouquin (et moi j'ai le droit de ne pas lire ta critique en entier, huhuhu !)

bonnes lectures et bonne continuation cher futur ex-collègue