A l'occasion du treizième anniversaire
de sa fille, Yûko trouve chez elle une boîte d'allumettes ornée
d'une image de tsukushi. Sans y porter attention sur l'instant, cette
simple découverte va pourtant ébranler les fondements même de la
vision qu'elle s'était façonnée de son couple, faire vaciller les
certitudes reposant sur un amour et une confiance bâtis au fil des
ans.
Le Personnage de Yûko n'est pas
étranger à ceux qui auront déjà entamé le deuxième cycle
romanesque* de Aki Shimazaki. La jeune femme, pas encore mère,
apparaissait en effet dans le premier tome de la série, Mitsuba**.
Dans ce récit, un jeune cadre japonais, amoureux de Yûko se
retrouvait confronté à la dureté des codes du travail ainsi qu'aux
lois sociales de son pays, tiraillés entre tradition et modernité.
On pourrait se contenter de lire
Tsukushi et en rester à cette histoire pour ce qu'elle révèle à
elle seule de douceur, d'émotion et d'impact aussi. Avec la
fiévreuse délicatesse qui lui est propre, Aki Shimazaki se penche
ici de manière plus sensible que dans ses autres romans sur la
notion de couple et sur la dichotomie qu'elle suppose avec le
sentiment amoureux lui-même : jalousie, non-dits, doubles vies,
secrets qui sont autant d'entrave au bonheur, un bonheur bien
plus fragile quand il s'est construit presque malgré soi.
Chaque roman composant ce cycle est
plus qu'une variation autour d'une même histoire. Bien que pouvant
se lire indépendamment les uns des autres, ils revêtent un
caractère tout à fait singulier dans leur interconnexion. Ils se
prolongent, se complètent, se répondent à travers plusieurs voix.
En écouter une, son histoire, c'est déjà dénicher une pépite.
Les entendre toutes, c'est découvrir la mine qui va avec. Bien qu'à
l'aune du récit de chacun des personnages on serait plutôt
tenté de dire que d'une tempête, Aki Shimazaki a su générer un
ouragan. De ceux qu'on n'oublie pas.
* Le Poids des secrets étant le
premier.
2 commentaires:
c'est plutôt tentant. J'aimerai bien découvrir ce genre de livre.
ça l'est ! Ca se lit avec grand plaisir.
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