26ème siècle. L'Humanité a conquis les étoiles, s'est implantée dans plusieurs systèmes solaires. L'immortalité est presque acquise. Presque. Il suffit de stocker sa conscience dans une pile corticale et de la transférer dans un nouveau corps.
Pour Takeshi Kovacs, ancien membre du corps d'élite des Corps Diplomatiques, mort et résurrection sont devenues monnaie courante. Mais ce n'est bien sûr jamais une partie de plaisir, loin de là. A l'heure où commence cette histoire, Takeshi Kovacs renaît pour être envoyé sur Terre, dans un corps auquel il va devoir s'habituer très vite. Sa mission consiste à démêler les fils d'une bien louche affaire : un riche magnat voudrait élucider sa propre mort, retrouver celui ou ceux qui ont voulu l'assassiner. Pas si simple quand on sait que la police a quant à elle conclu au suicide, et qu'elle n'est pas forcément dans les meilleures dispositions pour lui venir en aide.
On dit souvent que c'est avec les vieilles recettes qu'on fait les meilleurs plats...mais pas forcément les meilleurs livres. L'employeur plus que riche dont la femme va au-delà de la simple drague avec le détective engagé pour une affaire où personne n'est ou tout blanc ou tout noir, les bôites de strip-tease, les bas-fonds de la ville... Il y a comme un sentiment de déjà-vu qui flotte là-dedans. En soi, ce n'est pas cela qui est vraiment gênant. Comme ne l'est pas non plus le monde à la Blade Runner dans lequel Richard Morgan campe son décor. Celui-ci est même plutôt plaisant. Cependant plusieurs éléments attrayants, au potentiel très riche (la réincarnation, le stockage de l'esprit, de l'âme, de la personnalité (rayez ce qui vous convient) ) auraient mérité d'être plus fouillés, mieux exploités dans un contexte qui s'y prêtait vraiment. Il y avait en effet tout pour faire de Carbone modifié un très grand titre de science-fiction.
Au lieu de quoi, on assiste à une succession de scènes bourrines de chez bourrines (et encore en disant ça, j'ai encore l'impression d'être en deçà de la réalité !) qui desservent sans cesse le récit, le décridibilisent. Takeshi Kovacs pulvérise crâne sur crâne sans état d'âme, provoquant ainsi la mort véritable de ses victimes. A quoi ça sert d'être devenu quasi immortel si on peut vous ôter la vie avec une facilité aussi déconcertante ? Hein, je vous le demande ! A moins bien sûr que l'auteur n'ait voulu signifier par là qu'il ne sert à rien de courir après l'éternité de la conscience. Franchement si c'est le cas, le traitement laisse perplexe. Quoi qu'il en soit, au bout de cinquante huit têtes carbonisées (à une ou deux près, bien sûr - mais comment ai-je tenu aussi longtemps ?!?!), ça devient on ne peut plus pénible. Au point de lâcher prise en se disant que c'est bien dommage.
A ne réserver qu'aux fans d'action pure et dure qui y trouveront peut-être leur compte.
6 commentaires:
Dommage ! Quand j'ai commencé à lire ton billet, je me suis dit : "Chouette, ça va être un bon livre de SF !" car le thème du stockage de la conscience me plaisait beaucoup.
Tant pis... on lira autre chose (du Philippe Curval, par exemple, après les 5èmes Rencontres de l'Imaginaire de Sèvres !) !
Ah oui, tiens ! ça me fait penser que j'ai Lothar Blues sur mes étagères et j'en ai entendu le plus grand bien. Apparemment, cette visite aux rencontres de l'Imaginaire a été riche de...rencontres ;O)
Des scènes bourrines de chez bourrines ? De l'action pure et dure ? Hop, je note ! Non, je rigole bien sûr (tu y as cru? )
Par contre, je t'ai répondu sur mon blog concernant "Le petit copain" de Donna Tartt. pas le courage de tout redire, mais oui, je l'ai lu :-)
Pas un seul instant ! Et encore moins quand il s'agit de science-fiction. Mais qui sait, les challenge vont bon train en ce moment et peut-être serais-tu tenté d'en lire un. Quoique, tiens, je vais te faire une petite liste ;O)
Je n'ai pas de S-F en stock (quoique on m'a prêté Un bonheur insoutenable de Ira Levin, est-ce que ça entre dans la catégorie? ) mais j'ai décidé de tester la fantasy et j'ai acheté un roman de Neil Gaiman et j'ai "Sans parler du chien" de Connie Willis". Tout arrive :-)
HS : je vais recevoir de chez Babelio "Les feuilles mortes" de Thomas H-Cook, que j'avais choisi sur base de tes commentaires !
Je ne sais pas trop pour le Ira Levin, je ne l'ai pas lu mais c'est vrai qu'on a eu tendance à le classer en SF. Neil Gaiman est assez rigolo dans son genre, toujours plein d'invention et d'imagination. Pour ce qui est de "Sans parler du chien", j'avoue avoir été un peu déçu.
En ce qui concerne le HS, j'ai hâte de lire ta chronique. En ce qui me concerne, je dois recevoir le "Monster" de Patrick Bawen dont j'avais bien apprécié le premier volume. Je suis curieux de découvrir celui-là !
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