Depuis que la Terre est
soumise au vieillissement de l'univers et à la menace d'une nova,
beaucoup d'humains ont traversé l'Arc des Hyptothétiques leur
permettant de gagner instantanément une nouvelle planète,
Equatoria, laquelle offre la perspective d'un renouveau salutaire.
C'est dans ce cadre de colonisation, de défrichage d'un monde où
tout reste à (re)faire, qu'une communauté de Quatrième Ages,
envisage d'entrer en communication avec les Hypothétiques. Ces
personnes ayant accru leur longévité grâce au savoir Martien sont
prêtes à tout pour y parvenir, y compris braver les interdits
éthiques et moraux. Sur leur route, ils croiseront une jeune femme
du nom de Lise Adams, partie à la recherche de son père, disparu du
jour au lendemain alors qu'il semblait lui aussi s'intéresser de
très près au mystère des Hyptothétiques. A mesure, que chacun
semble s'approcher de son but, des pluies d'une cendre bien
singulière s'abattent sur la planète...
Après un chef-d'oeuvre
comme Spin, l'attente est forcément présente de renouveler une
telle expérience de lecture. De constater que l'auteur n'hésite pas
à jouer de la récidive, quand bien même la barre avait été
placée très haut.
Si l'attente est là elle
peut aussi s'avérer être une gêne dans l'appréciation de la suite
ou, de façon plus appropriée ici, du prolongement de Spin. Mieux
vaut en l'occurrence se dédouaner de cette attente. La question ne
se pose pas, ne devrait pas se poser de savoir si Axis est mieux ou
pas que le premier ouvrage de la série consacrée aux Hypothétiques.
A la lecture, en tout cas, cette perspective fond comme neige au
soleil. Là où Robert Charles Wilson tire son épingle du jeu, c'est
justement en ne nous proposant pas une copie de Spin, ni même une
structure identique à celui-ci. Le temps de l'action est
sensiblement réduit dans Axis puisqu'il s'échelonne sur quelques
semaines seulement. L'auteur nous propose un road movie dynamique,
percutant et ineventif où, encore une fois, l'imagination de haute volée est au
rendez-vous, toujours aussi efficace et surprenante. La pluie de
cendres et sa nature si particulière en est un exemple parfait ;
certaines scènes sont tout simplement sidérantes, notamment lorsque
les protagonistes doivent subir une tempête redoutable et
angoissante - tant pour eux que pour le lecteur - ou même encore
lorsqu'ils découvrent des pousses végétales dotées d'un globe
oculaire.
Autre aspect qui donne
aussi tout son intérêt au livre, nous ne sommes plus sur Terre, ou
si peu. Robert Charles Wilson campe à merveille la planète en phase de colonisation.
Une colonisation qui n'est pas sans rappeler, d'une certaine façon,
la Conquête de l'Ouest américain. L'implantation s'est faite petit
à petit, les pionniers ont investi les lieux, certains par soif
d'aventures ou de profits, d'autres pour tirer un trait sur une vie
faite de désillusions, quand ils ne sont pas en quête de
rédemption.
On ne le répètera
jamais assez, Robert Charles Wilson prend un soin tout particulier à
nous offrir des personnages de chair et de sang dont le sort nous
importe vraiment. Comme on s'y attendait également, il n'oublie pas
non plus de lever un peu plus le voile sur la nature des
Hypothétiques tout en laissant ce qu'il faut de points d'interrogation au dessus de la tête du lecteur. Toutes les réponses devraient suivre dans Vortex et
si on en croit les bruits courant sur les blogs, la série devrait
mériter un véritable Hat Trick...
Axis, de Robert Charles Wilson, traduit de l'angalis (Canada) par Gilles Goullet, Denoël (Lunes d'Encre), 2009, 400 p. Disponible aussi chez Folio SF, 483 p.
2 commentaires:
Oui, oui, je sais, il faut que je lise Spin... ^^
Voilà ;)
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