Voilà bien longtemps que
je n'avais pas lu un petit Poulpe. Enfin, petit, c'est vite dit. Dans
celui-ci, plus long que de coutume, vous aurez du petit, certes, mais
aussi du minuscule, du grand, du très grand, des excroissances et...
de l'insolite. Car Stéphane Pajot embraque le Poulpe dans une virée
chez des freaks dont le cirque a fait une escale à Nantes.
Alors que les fragrances
de l'affaire DSK soufflent même jusqu'au bar à la Sainte-Scolasse,
attisent les discussions de comptoir, le Poulpe tombe sur un article
mentionnant le suicide d'un lilliputien, retrouvé pendu au cœur de
Nantes. Ni une, ni deux, comme à son habitude, le voici embarqué
dans le premier train venu pour y voir plus clair dans cette
singulière affaire, laquelle se complique avec la disparition de
l'avaleur de grenouilles de la troupe. En octopode aguerri, il ne lui
faudra pas bien longtemps pour pénétrer dans les arcanes du cirque
freak, rencontrer les principaux protagonistes qui le font vivre (ah
Wanda, la charmeuse de serpents !)... et même devenir le figurant
d'une reconstitution du vingt mille lieux sous les mers de Jules
Verne.
La matière est là, on
le voit, et Stéphane Pajot l'explore à merveille. Il le fait
peut-être au détriment de l'intrigue que l'on pourra trouver mince
et un peu lente à démarrer, mais qu'importe. Qu'importe, car il ne
noie jamais le poiss... le poulpe, même s'il l'emmène en os
troubles. De cafés en bistrots, de bistrots en librairies, de
librairies en musées, le lecteur part à la découverte de Nantes
mais surtout à la rencontre d'hommes et femmes de foire, géants,
homme-caoutchouc, liliputiens, femme à barbe, homme-tronc...
auxquels on associe sans mal de vieilles photographies, de vieux
souvenirs de spectacles de cirque, de films... à la différence que
cela se passe ici et maintenant. Qui plus est, cette incursion en
Poulpitude ne serait rien non plus sans l'écriture de Stéphane
Pajot qui donne plaisir à retrouver le personnage dont on dit ici ou
là qu'il pourrait revenir bientôt sur le grand écran. Sa langue
est savoureuse, se joue des mots sans tomber dans l'excès (et il en
est même d'ailleurs qui ravissent - jugez plutôt de cet « Empailleur State Building »
On a pu reprocher au
Poulpe de se suivre et de se ressembler. Celui-là n'a pas son pareil
: il est freak style !
5 commentaires:
Freaks style je suis preneur ;) merci !!!
Bah de rien, vraiment ! ;)
Salut Manu (avec retard, mais j'étais un peu au repos)
J'éprouve une certaine tendresse pour ce Poulpe. Le cirque ? peut-être (on reste de grands enfants). Probablement l'ambiance -à la fois tradition de la série et absolument "autre chose". Il est bon, ce Pajot !
Pajot est un amoureux des freaks,dont il a une collection de photos assez impressionnante, c'est peut-être une des raisons du "autre chose". Et une chose est sûre : Nantes sans Stéphane Pajot, ce serait le cirque !
@Claude : Oui, il est bon !
@Hervé : J'ai vu passer une partie de sa collection sur internet, fascinant !
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