Les années précédentes,
en guise d'histoires policières se déroulant à l'approche de Noël,
vous avez peut-être déjà eu votre Mary Higgins Clark, affublée de
sa fille Carol, voire même un John Grisham ou un Anne Perry. Ou bien
vous avez passé outre, parce que, franchement, que des auteurs à
succès nous pondent ainsi chaque année, inlassablement, une
novellette que l'on vous vend à prix d'or, ça sent un peu
l'empapaoutage à plein nez.
Venez, venez, lecteurs insouciants,
c'est bien votre auteur fétiche qui l'a écrit ce livre là et il
n'a rien perdu de sa superbe, n'en doutez pas. Frissonner et rêver
en même temps, voilà ce qui vous attend. La magie de noël opère.
Vous savez où est la caisse ?
Cette année, je crois
bien avoir vu à nouveau un petit Anne Perry au pied du sapin d'une
librairie, ainsi qu'un Christian Jacq.
Et puis ce petit livre
aussi, un petit bijou d'esthétique (petit format actes sud, couverture dure de couleur noir et rouge à l'image des autres
titres de la collection actes noir, avec en médaillon un petit
daguet blanc aux yeux rouge dans une boule à neige). Ça s'arrête
là pour l'orfèvrerie, car pour le reste on est dans le convenu avec
ce huis clos stéréotypé à souhait et au manque évident
d'originalité. Camilla Läckberg, auteur suédoise qu'on ne présente
plus, utilise ici un personnage secondaire de sa série consacrée à
Erica Falk et Patrick Hedström. Martin Mölin, jeune inspecteur,
part en effet sur l'île de Valö pour passer le réveillon avec sa
petite amie et la famille de celle-ci. Très vite (au moins on ne
s'embarrasse pas du superflu) tout ce petit monde passe à table ( au sens propre comme figuré) et
le grand-père, riche parmi les riches, meurt suite à une ingestion de
cyanure. Pour conforter l'ambiance (hum), une tempête de neige bat
son plein, coupant ainsi toute possibilité de regagner le continent, les téléphones sont coupés et l'enquête (si l'on peut
dire) commence.
Comment dire ? C'est
palpitant comme le 2315ème épisode des Feux de l'amour – ne me
faites pas croire que vous ne vous en rappelez pas, hein ? -, et ça
finit comme la clôture d'une saison de ski : dans la gadoue, sans
chute. Juste une ombre de pirouette. Navrante, qui plus est, la
pirouette.
Le tout pour la modique
somme de 16 euros 80. Et là, là...
Cyanure, Camilla Läckberg, traduit du suédois par Lena Grumbach, Actes Sud (actes noirs), 160 p.
Cyanure, Camilla Läckberg, traduit du suédois par Lena Grumbach, Actes Sud (actes noirs), 160 p.