Oui je sais. Dans la dernière chronique, je vous avais fait miroiter un billet sur L'Arbre à bouteilles et En attendant la vague. J'avais juste oublié que C.J. Box était passé avant et je voulais en parler avant que ma mémoire ne l'égare complètement. Parce que, à mon humble avis, ce Ciels de foudre ne fera pas date.
Tandis
qu'il ramène chez elle l'amie de sa fille Sheridan, Joe Pickett,
garde-chasse du Wyoming, est témoin d'une violente rixe impliquant
le père de la jeune fille et ses deux frères. Leur mère Opal
Scarlett à peine disparue dans la rivière, les voilà qui se
déchirent pour la succession du ranch dont l'étendue et le
potentiel en font l'un des plus prestigieux de la région. Alors que
la rivalité qui oppose les trois hommes bouleverse l'équilibre de
Saddlestring et de ses environs, un homme, John Wayne Keeley, prépare
sa vengeance à l'encontre de Joe. Il ne compte faire aucun
quartier...
Il
fallait bien que ça arrive à un moment ou à un autre. A force de
dire là, et là que C.J.Box montait à chaque fois d'un cran dans
ses enquêtes consacrées à l'inspecteur Joe Pickett, je me doutais
bien que ça ne pouvait pas durer. Je n'espérais pas un
essoufflement, j'avais juste dans un coin de la tête l'idée qu'il
pourrait survenir à un moment ou à un autre. C'est parfois le cas
avec les héros récurrents. Ils nous deviennnent tellement familiers
qu'ils ont parfois du mal à nous surprendre. Les schémas se
répètent, de même, semble-t-il, que les scènes de leur vie
quotidienne, par lesquelles nous sommes aussi venus à les apprécier.
C'est le cas ici, que ce soit dans l'opposition entre Joe et sa
hiérarchie ou dans les déboires familiaux qu'il rencontre,
notamment avec sa belle-mère, revêche parmi les revêches.
Esoufflement
aussi, peut-être, parce que C.J. Box, avec l'apparition de John
Wayne Keeley, va puiser dans une précédente enquête pour en
constituer une nouvelle. Comme s'il n'avait pas pu trouver le moyen
de se renouveler autrement, le temps de ce roman. Une petite facilité
bien utile en tout cas pour relever une intrigue peu enthousiasmante.
L'opposition des frères Scarlett et le mystère planant autour de
leur mère, de ce qu'elle est devenue, ne sont en effet pas des plus
palpitants. Si C.J. Box maîtrise son cadre, le Wyoming et ses
grands espaces, s'il maîtrise aussi ses personnages clés, il ne
parvient pour autant jamais à surprendre. Ciels de foudre, malgré
son titre est un livre qui ronronne, d'une absence évidente de
nuances. Et c'est d'autant plus surprenant que C.J. Box, j'ai déjà
eu l'occasion de le dire, ne nous avait pas habitué à ça. Qu'à
cela ne tienne, ça ne m'empêchera pas de juger sur pièces avec le
prochain...
Ciels de foudre, C.J.Box, traduit de l'américain par Etienne Menanteau, Seuil (Points), 2010, 340 p.
2 commentaires:
Mon cher Manu, je suis d'accord avec toi.
Sauf que C. J. Box devient de plus en plus décevant.
Dommage.
NicK.
Aïe, c'est bien ce que je craignais... je viens d'aller te lire, ça freine les ardeurs...
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