Alors bien sûr tout le
monde connaît (ou presque) les éditions Critic pour le succès
qu'ils ont rencontré avec Le Projet Bleiberg de
David S. Khara mais avant cela, cette jeune maison d'édition qui
monte , qui monte et qui ne risque pas de descendre si l'on en juge
les parutions à venir, cette jeune maison d'édition disais-je
avait déjà fait ses armes (et quelles armes !) avec d'autres titres
, parmi lequel cette Volonté du Dragon de Lionel Davoust. Vous
m'excuserez, je suis sûr, la longueur de cette introduction dans
laquelle, comme à mon habitude, j'ai voulu dire beaucoup de choses
en une seule phrase.
Sauf que suite à ma
lecture du Projet Bleiberg et des différentes interviews que j'ai lu
des éditeurs en question, je n'avais pas encore franchi le cap de
lire un autre de leur titre. Et j'ai beau chercher, je ne saurais
vous dire pourquoi. J'avais bien sûr déjà vu le nom de Lionel
Davoust circuler de ci de là, que ce soit pour ses traductions ou
même pour ses nouvelles, je ne l'avais encore jamais lu avant de
succomber au charme de Au-delà des murs, texte figurant dans l'anthologie Victimes et bourreaux paru aux éditions Mnémos à l'occasion du
festival des Imaginales.
C'est un texte relativement court mais dans lequel l'auteur esquisse
de manière habile et concrète l'univers où évoluent ses
personnages. Mais c'est surtout le style qui m'a frappé dans cette
histoire. Lionel Davoust y fait preuve d'une puissance d'évocation
incroyable, l'écriture est ciselée à un point tel que l'on ne
demande rien de mieux que de retomber très vite sous la plume ayant suscité
un tel engouement.
Ceci, c'était donc pour
expliquer le cheminement qui m'a conduit à La Volonté du
Dragon. Et le constat réalisé après Au-delà des
murs est le même en ce qui concerne ce court roman. Dès les
premières lignes, les premières pages, le style est là, efficace,
percutant, musical aussi. Une nouvelle fois, Lionel Davoust se
dispense de descriptions à rallonge pour nous emmener dans son
monde, un monde qui trouve justement tout son écho dans l'économie
et la précision de celles-ci, dans les images claires et
saisissantes, les sons et les odeurs qu'elles génèrent
immanquablement. Vous voulez être les héros du livre ? Vous l'êtes
! Car ils sont plusieurs à se partager la vedette... Tous les
personnages du roman, sont en effet eux aussi extrêmement bien dépeints et
chacun subit, d'une manière ou d'une autre, le tumulte de cette
histoire ainsi que ses enjeux.
« Elle l'avait reçu
dans ses jardins privés à Asreth – la ville tentaculaire dont les
tours d'argent se reflétaient dans le lac de Mara, où vibrait jour
et nuit le ronronnement de milliers de réacteurs draniques,
crépitante d'énergie, de savoir et d'activité, la mégapole qui
avait donné son nom à un empire entier – le plus grand que le
monde ait jamais connu. D'eolus Vasteth, l'un des treize
généralissimes commandant les invincibles Légions impériales,
avait franchi les immenses salles nues de son palais cristallin aux
murs ornés de mystérieuses arabesques d'or et d'acier, et, sur les
sols métalliques incrustés de verre, figurant des cartes du ciel et
du monde, ses pas avaient libéré des claquements secs dépourvus
d'échos semblables à de brèves voyelles inarticulées.
Puis au terme d'un long
couloir doré où régnait une lumière diffuse, il avait ouvert une
lourde double porte de fer d'apparence curieusement antique et jamais
restaurée, probablement plus ancienne que tout le complexe, pour
déboucher sous un enchevêtrement dense de frondaisons mêlant
palmes grasses et pleurs de saules, parmi les cris perçants
d'oiseaux invisibles et le murmure de fontaines. »
En règle générale, à
quelques exceptions près, je fais un résumé des histoires qui sont
passées à travers mon bandeau. Et bien celle-ci fera partie des
exceptions quand bien même c'est la deuxième fois pour cet éditeur. Là, j'ai essentiellement voulu m'attarder sur l'impact qu'avait eu ce livre sur moi, plus sur la forme que sur le fond qui, pourtant, ne manque pas d'intérêt non plus. Mais
soyez tout de même assuré(e)s que le plaisir sera sans doute encore plus grand si
vous plongez dans l'inconnu, si vous vous fondez dans cette histoire
qui résonne effectivement de bien des manières avec notre monde à nous, et pas
forcément pour le meilleur. Croyez-moi, le jeu en vaut la
chandelle...
Et pour avoir ici rédigé la chronique dans laquelle figure le plus de liens depuis la création de ce blog, j'en rajoute deux où vous pourrez trouver d'autres avis sur La Volonté du dragon : Traqueur stellaire, Dragon galactique.
La Volonté du dragon, Lionel Davoust, éditions Critic, 171 p.
3 commentaires:
Voilà une bien sympathique chronique autour de ce bouquin !
Le jeu en vaut la chandelle oh oui !
@Guillaume44: Merci ;O)
@Lhisbei: Oui vraiment et je ne bouderai pas mon plaisir si Lionel Davoust écrit un autre livre dans le même univers. En revanche j'ai vu qu'il sortait un nouveau bouquin "Leviathan : la chute" chez un éditeur que je ne connaissais pas (Don Quichotte). Un thriller apparemment (sortie le 22 septembre)... j'irai voir ça aussi :O)
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