13/09/2009

Les Voies de l'ombre. Tome, Stigmate / Nathalie Hug et Jérôme Camut


La suite, donc. Voici un peu plus d'un mois, je vous avais fait part de mon engouement pour le premier tome des Voies de l'ombre, Prédation, de Jérôme Camut et Nathalie Hug. Sans même penser une seule seconde que la déception pourrait être au rendez-vous, je me suis naturellement engouffré dans ce deuxième tome, pour retrouver Kurtz et tous ceux qui gravitaient autour de lui : chasseurs, traqués et victimes, alliés... ces catégories pouvant parfois se confondre tant les frontières entre les uns et les autres sont devenues logiquement et presque inévitablement floues.
Continuant d'affiner la psychologie de Kurtz, notamment à travers ses carnets qui ponctuent le récit, les auteurs en profitent aussi pour dépeindre les impacts et les cicatrices laissées sur les survivants de ce tueur hors norme. Et si, une fois de plus, le livre se lit assez vite – les phrases sont courtes, le style est alerte, comme on dit –, il n'en reste pas moins que plusieurs aspects, s'articulant sur divers pans de l'histoire, m'ont tour à tour interpelés, voire agacés jusqu'à freiner l'élan qui m'avait porté sur cette lecture.
La démonstration tendant à prouver que Kurtz n'est ni une bête ni un monstre sommaire, mais bel et bien un humain victime d'une société incurable, incapable de se contrôler et multipliant les dérapages de toutes sortes, ne m'a pas semblé concluante. Contrebalancée par les situations auxquelles le tueur manipulateur s'est trouvé confronté, celle-ci a même perdu de son crédit.
A travers plusieurs scènes, c'est en effet le côté surhumain qui ressort. S'il est aisé d'accepter l'intelligence du personnage, de la considérer comme le canevas essentiel de l'intrigue, il est plus difficile en revanche, la lecture faisant son petit bonhomme de chemin, de l'appréhender comme normale, ou humainement normale. Car c'est cela qui m'a gêné en fin de compte, de ne jamais avoir de surprise quant au sort de Kurtz, de ne jamais douter de son issue, même lorsqu'il semblait pourtant bel et bien plié.
Ajoutez à cela des scènes frôlant l'invraisemblable, des tergiversations et des réactions des victimes du tueur parfois difficilement crédibles, et le fait aussi que les carnets de Kurtz, dans ses invectives contre l'homme en société, m'ont farouchement rappelé un certain nemo on the net de Malhorne (un petit air de redite), et je referme le livre un tantinet déçu, même si je ne l'ai pas lu sans déplaisir non plus. Mais bon, autant j'avais tourné, viré autour de mes livres pour changer d'horizon alors qu'en fait je n'aspirais qu'à retrouver l'ambiance du premier tome des voies de l'ombre, autant je ne sais pas si je tenterai la plongée dans le troisième.
Les Voies de l'ombre. Tome 2, Stigmate, Le Livre de Poche (Policier/Thriller), 593 p.

3 commentaires:

El Jc a dit…

Etonnant en effet ces deux chroniques d'une même série qui ne se ressemblent guerre. S'est il écoulé longtemps entre la rédaction du premier et du second tome ?

BiblioMan(u) a dit…

Pour la rédaction je ne sais pas trop, mais il n'y pas dû y avoir de grosse coupure puisque le prmier tome est paru en 2006 et le second en 2007. Mais c'est justement à se demander si il n'y a pas eu d'essoufflement. Encore que, une fois de plus, ce n'est que mon avis. D'autres lecteurs y ont trouvé leur compte. Mais pour moi, la différence entre les deux est nettement perceptible. Les personnages oscillent trop, je ne les reconnais pas toujours (je n'avais pas fait attention de prime abord mais Rufus Baudenuit, un inspecteur apparaît déjà dans Malhorne), ils semblent fluctuer sans cesse - cela caractérise leur doute, ça je veux bien, mais ça ne m'a pas convaincu. Dommage parce que mon impression était vraiment, vraiment enthousiaste et je ne demandais pas mieux que de trouver là une montée en puissance. Il s'est juste avéré que ça a été le contraire.

Unknown a dit…

Désolé, une erreur est survenue. Veuillez essayer d'actualiser la page. J'ai commencé la série par ce tome. J'ai bien sûr été un peu déboussolé puis je suis resté sur ma faim. N'ayant pas lu le premier tome, je ne voyais pas lire le trois, l'argument était tout trouvé. Là ! tu donnes de l'eau à mon moulin.